Vin, Le grand bouleversement

Couverture du livre "Vin Le grand bouleversement"
Le livre présenté par Jean-Philippe “Vin, Le grand bouleversement”. Quelle vigne pour quel climat ? De Yves Leers avec la participation de Valéry L’araméen De Tannenberg paru le 25 août 2022 aux éditions Buchet Chastel.
240 pages

Résumé :
L’impact du changement climatique sur la vigne est maintenant incontestable. Les enjeux socio-économiques sont énormes dans le monde entier. Les Norvégiens plantent de la vigne, le sparkling des Anglais se porte bien et les Allemands guettent.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes du vin jusqu’au tournant du siècle. Le vin était bon, mais le réchauffement était à l’oeuvre : le degré d’alcool grimpait, le sucre a suivi et l’acidité a baissé. Dans les vignes, tout devenait plus compliqué : stress hydrique, gel, sécheresse, maladies.

L’auteur a rencontré des spécialistes et des vignerons dans toutes les régions. Les cépages devront changer, le système des appellations aussi. Les viticulteurs cherchent à s’adapter.

Ils recourent à des cépages anciens, mobilisent la génétique, testent des vignes hybrides résistant aux maladies et aux intempéries. Afin de privilégier la qualité, ils passent au bio, à la biodynamie… Nous boirons (peut-être) du vin en 2050.

Un autre vin et il faudra y mettre le prix ! Le parallèle 45 sera la ligne de partage des vins. Mais la Bretagne est prête et la Normandie a commencé à planter.

Son avis :
Le Constat : L’augmentation des températures entraîne :

  • une avancée des stades sensibles : débourrement plus précoce, d’où risques accrus de gel lors de la floraison, avec coulure et perte de quantité de raisin ;
  • une maturation plus précoce entraînant augmentation du degré alcoolique et diminution de l’acidité, d’où déséquilibre alcool-acide et modification des profils aromatiques et impact sur le vieillissement et la typicité du vin.

Vitis Vinifera est-elle toujours adaptée à nos nouvelles conditions climatiques ? ou faut-il se tourner vers des vignes au cycle végétatif plus tardif et résistant aux maladies cryptogamiques (oïdium, mildiou, blackrot), voire vers des hybrides pour conserver les typicités des AOC ?

On balaie les expérimentations menées par l’INRAE, les comités professionnels locaux ou des initiatives privées ; et ce, tant en France qu’à l’étranger. (RESDUR : Résistance Durable) avec de nouvelles variétés hybrides résistantes : artaban, voltis, floreal et vidoc). Ou l’utilisation et le croisement avec des vignes américaines sauvages : Vitis Riparia, Vitis Labrusca ou asiatiques : Vitis Amurensis. Création de la Parcelle 52 où l’on teste une multitude d’autres cépages. 2600 cépages recensés en France pour une trentaine utilisés.

Des initiatives locales ont permis de retrouver des cépages anciens « perdus de vue » devant la sur-utilisation de Merlot, Cabernet, Chardonnay, Sauvignon, voire Pinot.

Sans oublier de revoir les méthodes de conduite de la vigne : enherbement, suppression des pesticides qui ont appauvri les sols, méthodes de taille, expérimentation avec l’utilisation de filets anti-grêle, l’irrigation, ou l’installation de panneaux solaires sur les vignes;voire se résoudre à arracher une partie des vignes pour cultiver aloe vera, thym, romarin comme dans l’Aude chez Laurent Maynadier.

45° parallèle nord : Selon certains experts, il pourrait constituer en 2050 la limite tangible entre ce qui sera encore cultivable au nord et ce qui ne le sera plus au sud.

Le seul choix : changer, s’adapter ou disparaître.

Sa note : 4,5/5

Le début du livre 21 pages 

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