Le poids du papillon

Couverture du livre "Le poids du papillon"
Le livre présenté par Jean-Philippe, “Le poids du Papillon” d’Erri de Lucia paru le 2 novembre 2012 aux éditions Gallimard, traduction de Daniele Valin
96 Pages

Résumé :
Quelque part dans les Alpes italiennes, un chamois domine sa harde depuis des années.

D’une taille et d’une puissance exceptionnelles, l’animal pressent pourtant que sa dernière saison en tant que roi est arrivée, sa suprématie est désormais menacée par les plus jeunes.

En face de lui, un braconnier revenu vivre en haute montagne, ses espoirs en la Révolution déçus, sait lui aussi que le temps joue contre lui.

À soixante ans passés, sa dernière ambition de chasseur sera d’abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé malgré son extrême agilité d’alpiniste, ce chamois à l’allure majestueuse. Et puis, face à ces deux forces, il y a la délicatesse tragique d’une paire d’ailes, cette ‘plume ajoutée au poids des ans’.

Le poids du papillon, récit insolite d’un duel entre l’homme et l’animal, nous offre une épure poétique d’une très grande beauté. Erri De Luca condense ici sa vision de l’homme et de la nature, nous parle de la montagne, de la solitude et du désir pour affirmer plus que jamais son talent de conteur, hors du temps et indifférent à toutes les modes littéraires.

Son avis :
Dans les Alpes italiennes, un chamois, le Roi des chamois, domine sa harde depuis des années. D’une taille et d’une puissance exceptionnelles, il pressent pourtant que sa dernière saison en tant que roi est arrivée.

Traditionnellement, la passation de pouvoirs s’effectue lors d’un combat avec un de ses fils et laisse le roi déchu éventré sur le terrain, proie des vautours et autres charognards à l’affût. Lui qui est toujours resté à l’écart de la harde et la surveille de haut, a décidé de se retirer.

En face de lui, un braconnier revenu vivre en haute montagne une vie plutôt solitaire malgré ses incursions hebdomadaires dans le village en contrebas. Nul garde-chasse n’a pu l’arrêter. Lui aussi se sent vieillir et sa dernière ambition de chasseur sera d’abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé.

Alors que le Roi des chamois tire sa révérence face à sa harde, le braconnier va l’abattre. Fait exceptionnel, la harde entière va l’entourer, en guise d’hommage, sans craindre le chasseur.

« La bête l’avait épargné, lui non. Il n’avait rien compris de ce présent qui était déjà perdu. C’est à ce moment là que la chasse prit fin pour lui aussi, il ne tirerait plus jamais sur d’autres animaux. »

Par respect pour l’animal, il décide de ne laisser que les viscères à l’appétit des vautours. Il va descendre avec la bête sur le dos jusqu’à rencontrer le vol d’un paillon blanc : « Il regarda le vol en zigzag qui tournait autour de lui. Le vol alla se poser sur la corne gauche. Sa respiration s’assombrit, ses jambes se durcirent, le battement des ailes et le battement du sang s’arrêtèrent en même temps. Il s’effondra, le chamois sur le dos, face contre terre.

Un bûcheron les trouva là au printemps, l’un sur l’autre, après un hiver de neige fantastique. Ils étaient encastrés au point de ne pouvoir être séparés qu’à la hache. Il les enterra ensemble. Sur la corne gauche du chamois, la glace avait laissé l’empreinte d’un paillon blanc. »

Sa note : Coup de cœur 5/5

Début du livre 6 pages

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