Le livre présenté par Elisabeth, « La chambre des officiers » de Marc Dugain paru le 26 août 1998 aux éditions JC Lattes
171 pages
Résumé :
LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE 1914.
Tout sourit à Adrien, ingénieur officier. La guerre éclate et lors d’une reconnaissance sur les bords de la Meuse, un éclat d’obus le défigure. Le voilà devenu une gueule cassée . Adrien ne connaîtra pas les tranchées mais le Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir, où l’on ne se voit que dans le regard des autres.
Adrien y restera cinq ans. Cinq ans pour penser à l’après, pour penser à Clémence qui l’a connu avec sa gueule d’ange…
On n’oubliera pas le premier roman de Marc Dugain, qui a su rendre au visage d’Adrien, dans un style simple et sanglé, toute son humanité. Jérôme Garcin – L’Obs Ce livre a obtenu le Prix des Libraires et des Deux-Magots
Son avis :
Début de la guerre de 14/18, Adrien, un jeune officier ingénieur de formation est envoyé en reconnaissance pour déterminer les endroits possibles pour la construction d’un pont et reçoit un éclat d’obus qui lui arrache le milieu du visage.
Il est transporté à l’hôpital du Val-de-Grâce et séjournera pendant 5 ans dans la chambre des officiers où il subira un nombre impressionnant d’opérations pour la reconstruction de son visage.
Le principal personnage est également le narrateur qui nous raconte la découverte de sa blessure avec sa langue qui ne rencontre que du vide, un grand trou au milieu du visage, de ce qu’il est devenu en l’absence de miroir dans le reflet d’une vitre, du premier regard des siens, ses souffrances, son évitement de tout contact social extérieur mais également l’amitié qui se construit avec trois autres « gueules cassées » qui partagent la chambre des officiers, véritable soutien psychologique pour tous.
Émouvantes leurs tentatives d’affronter le regard des autres en sortant de leur chambre pour le monde extérieur, de tenter de vivre ce que tous jeunes gens connaissent, en allant dans une maison de passe mais avec le sentiment que plus jamais ils n’auront droit à l’amour qu’Adrien a connu fugitivement la veille de sa mobilisation quand il avait une gueule d’ange.
Ce récit fort qui est fait par l’auteur sans larmoiement, avec lucidité, humour, auto-dérision, est inspiré par l’histoire de son grand-père défiguré lors de cette guerre, à coup-sûr un magnifique hommage exprimé avec sobriété, pudeur et humanité !
Sa note : Coup de cœur 5/5
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