Le livre présenté par Elisabeth , il avait déjà été présenté par Jeanne mais c’est bien d’avoir plusieurs avis, « Crénom Baudelaire » de Jean Teulé, paru le 7 octobre 2020 aux éditions Mialet Barrault.
Résumé :
Après Rimbaud, Verlaine et Villon, Jean Teulé se devait de se pencher sur la vie et l’oeuvre de Charles Baudelaire.
L’œuvre éblouit, le personnage fascine. Cet homme au caractère épouvantable, qui ne respectait rien, qui méprisait les usages et les êtres humains en général, n’a eu d’autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie.
Il a réuni à travers cent poèmes l’ignoble et le sublime et les a jetés à la face de l’humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé à jamais le destin de la poésie française.
Jean Teulé s’est nourri de cette matière pour atteindre ce lieu mystérieux où, telle la lave des volcans, surgit la création.
Son avis :
Du Jean Teulé pur jus ! Une fois de plus JT choisit un personnage très connu, Baudelaire, auquel il va redonner vie à sa façon (je n’ai pas pu vérifier la véracité des faits auxquels l’auteur reste généralement fidèle).
Passionnément épris de sa mère au point d’aller plonger son visage dans son panier de linge sale, et se sentant violemment trahi du fait de son remariage, Baudelaire est à l’âge adulte un dandy extravagant cherchant à se distinguer et le plus antipathique des hommes : soumis à l’opium, dépensier compulsif toujours désargenté mis sous tutelle, il est systématiquement arrogant, parfois d’une rare méchanceté, cynique, sans scrupule et de surcroît syphilitique.
Il est soit ignoré, méprisé, détesté soit reconnu pour son génie : sa poésie loin de la sublimation de la nature, des petites fleurs, fascine son 1er éditeur Poulet-Malassis qu’il appelle Coco mal-perché, à l’origine de l’édition des « Fleurs du mal ».
Tout au long du livre nous suivons son évolution : sa mère, ses maîtresses à qui il semble faire payer la trahison première : La 1ère évoquée, Mouchette, prostituée et laide, Jeanne Duval l’impressionnante beauté noire, plus grande que lui, avec qui il a des relations pour le moins tourmentées frôlant le sadisme, Appolonie Sabatier, la très belle qui tient salon où se rencontrent Gérard de Nerval, Delacroix, Alfred de Musset, Gustave Courbet, Hector Berlioz, Alexandre Dumas, Flaubert… aréopage impressionnant qui fait rêver.
Son récit fait alterné des dialogues de la plus haute fantaisie, langage contemporain, familier, souvent drôle, cru et des passages très littéraires car Jean Teulé a du style.
J’ai beaucoup aimé que certains de ses poèmes s’enchâssent dans son histoire et prennent un éclairage différent : entre autres exemples « L’albatros » lorsque son beau-père l’oblige à partir pour l’Inde sur le « Paquebot des mers du sud ».
Difficile toutefois d’être en empathie avec ce méchant bonhomme dont les poèmes, son côté lumineux, m’ont toutefois enchantée dans le passé et aujourd’hui encore, notamment « Les bijoux », « Enivrez-vous » ou encore «L’invitation au voyage ».
Sa note : 4,5/5
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