C’est plus beau là-bas

Le livre présenté par Elisabeth, “C’est plus beau là-bas de Violaine Berot paru le 18 août 2022 aux éditions Buchet Chastel
128 pages

Résumé :
Un homme se retrouve enfermé dans un hangar avec d’autres hommes, il ne comprend rien à ce qui lui arrive. Avant, pourtant, tout était clair. Il enseignait à la fac, était un prof respecté, aimé de ses étudiants. Avant, la vie se déroulait dans son pays comme elle se déroule depuis des années.

Comment peut-on du jour au lendemain se retrouver emprisonné on ne sait où, sans aucune explication ?

Faute de comprendre quoi que ce soit à ce qu’est devenue sa vie, il fantasmera sur sa femme et leur merveilleux amour d’il y a trente ans, jusqu’à ce qu’il se retrouve face à elle. Devant ses étudiants il avait établi une société idéale, et voilà que la réalité semble rattraper ce qui n’était que théorie. Mais cet homme solitaire est-il prêt à se fondre dans une vie communautaire ?

Que deviennent les folles illusions quand le réel reprend le dessus ?

Énigmatique, poétique, politique, C’est plus beau là-bas confirme la « ligne d’écriture » de Violaine Bérot. Ce court roman, à la lisière du réel et à la prose ciselée, est extrêmement efficace. En ce début de millénaire, que sommes-nous en train de devenir ?

Son avis :
Livre déroutant lu très rapidement tant on a envie d’en comprendre le sens.

Pourquoi un professeur d’université est-il enlevé et se retrouve t’il dans un hangar avec un millier de personnes traité avec indifférence dormant à même le sol, privés d’eau et de nourriture ?

Pourquoi est-il choisi pour quitter le hangar avec une 50e de personnes ? Pourquoi à leur arrivée dans un lieu inconnu sont-ils accueillis par de jeunes gens souriants ? Qui sont-ils ? Ses étudiants qui par jeu ont mis en application le contenu de ses cours ? Pourquoi le compagnon de route attribué lui impose-t’il sans un mot une marche vers l’inconnu, un virage d’où il découvrira un autre monde ?

Nous suivons pas à pas les questionnements du personnage principal au début sidéré, passif puis donnant du sens progressivement à l’incompréhension du départ.

Ce qui nous apparaît comme une fable semble un regard sur notre passivité quand nous sommes soumis à des peurs qui nous dépassent (pandémie, guerres, climat, insécurité…), une critique sévère de notre société actuelle à la démographie galopante, qui favorise les mouvements de population de masse et qui génère agressivité et passivité, comme chez certains animaux d’élevage privés d’espace, de lumière, empilés les uns sur les autres.

Est évoqué le refus de cette peur chez les jeunes générations.

L’auteur souligne le narcissisme qui donne à certains individus le sentiment qu’ils n’existent que dans la lumière au détriment de l’intérêt public qui lui implique effacement.

Me semble aussi remis en question l’organisation d’une société qui n’intègre pas ses anciens comme autrefois et qui s’éloigne de ses repères fondamentaux, les liens basés sur l’entraide.

La libération progressive du personnage principal qui nous fait part de son histoire et de ses interrogations nous amène à considérer une autre vie, un là-bas plus beau, plus proche de la nature, plus poétique, plus essentiel !

Livre énigmatique et intéressant qui confirme le talent d’écrivain de Violaine Berot

Sa Note : 4,5/5

Début du livre 7 pages

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