Le livre présenté par Sophie, Une langue venue d’ailleurs d’Akira Mizubayashi paru le 13 janvier 2011 aux éditions Gallimard
280 pages
Akira MIZUBAYASHI est un auteur japonais né en 1951. Après 7 ouvrages en japonais, il écrit un 1er essai en français en 2011 : « Une langue venue d’ailleurs ». Il a 59 ans. Il a obtenu pour ce livre, le prix du rayonnement de la langue et de la littérature française en 2011.
Il vit aujourd’hui au Japon où il enseigne le français.
Ce livre est une autobiographie où l’auteur raconte sa passion et son apprentissage du français.
Il raconte surtout comme il le dit : « l’expérience d’une naissance ou plutôt l’histoire d’une seconde naissance ».Apprendre le français devient alors un projet de vie.
En effet, il est né à TOKYO et à l’âge de 18 ans, il est né en français, il est devenu : « un locataire permanent de la langue française… puis devenu un étranger dans sa propre culture ».
Il explique comment s’est effectué ce choix de langue.
Il a suivi d’abord des cours grâce à la radio japonaise, il entendait : « des sons clairs et veloutés », une véritable musicalité.
Mais, ce sera un philosophe japonais, Arimasa MORI, lefacteur déclenchant de cette passion. C’est par la lecture des ouvrages de cet homme, d’ailleurs peu connu, qu’Akira MIZUBAYASHI pourra mettre des mots sur un certain mal-être, une sensation d’étroitesse de sa langue d’origine : « l’appauvrissement linguistique de la langue japonaise, une langue pauvre, fatiguée, pâle, étiolée … la fuite de sens, un déficit de la vérité qui frappait le japonais, seule langue dont je disposais alors ».
Ses parents, notamment son père, professeur de physique puis ingénieur électricien, sont très attentifs aux études de leursenfants. Ils élèveront leurs deux fils avec des valeur fondées sur la modernité et la démocratie. L’ainé sera musicien, pianiste et violoniste. Quant à Akira, après s’être essayé au piano sans plaisir, sa musique deviendra la langue française.
Enfin, pour compléter ce qui l’a amené vers le français, c’est la rencontre avec Jean-Jacques ROUSSEAU, qu’il considère « comme le penseur par excellence de la modernité ». Il en fera d’ailleurs son sujet de licence.
Ce livre raconte donc l’aventure linguistique de l’auteur : « le japonais n’est pas une langue que j’ai choisie. Le français, si». C’est le travail de toute sa vie.
Résumé :
Ce livre est en 3 parties :
TOKYO, ou la naissance de sa passion dans son contexte originel.
MONTPELLIER, temps de ses études. Il y rencontrera sa femme, Michèle avec qui il aura une fille : Julia-Madoka.
PARIS-TOKYO ou sa carrière d’enseignant de langue étrangère, le français.
En plus des anecdotes liées à des contresens, de l’éducation des enfants à double culture, son récit est jonché des auteurs qui l’auront influencé.
C’est l’auteur qui se caractérise le mieux en se décrivant comme : « presque français et plus tout à fait japonais » et parlant du « français comme est sa langue paternelle ».
Akira MIZUBAYSHI parle d’ailleurs sans aucun accent.
Son avis :
Roman facile à lire au départ dans lequel l’accroche est rapide.
Cependant, rapidement, l’aspect technique prend le dessus. Ilfaut relire plusieurs fois certains passages pour les comprendreet chacun peut, sans doute les interpréter avec un éclairage différent. Heureusement, de nombreux aspects de la vie quotidienne au Japon y sont décrits ce qui compense avec le côté très intellectuel du roman ou de l’essai.
Mais dans tous les cas, c’est une véritable ode à la littérature française. Le choix de son vocabulaire très riche, très précis et très ajusté au sens est un véritable régal.
Je pense que cet ouvrage ne mérite pas d’être lu en 1èreintention car pourrait décourager certains lecteurs pourdécouvrir ses autres romans français.
Personnellement, c’est après avoir lu « Ames brisées », que je me suis orientée vers la recherche de son 1er roman. Aujourd’hui cela me conforte dans mon choix et m’explique sa propre littérature.
Son dernier roman « Reine de cœur » vient de sortir en mars 2022 chez Gallimard.
Sa note : Coup de cœur 5/5
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