Seule Venise

Couverture du livre "Seule Venise"
Le livre présenté par Elisabeth, « Seule Venisede Claudie Gallay paru le 20 décembre 2015 aux éditions Actes Sud.
300 pages

Résumé :
La ville de Venise donne toute son ambiance magique à ce roman, qui réussit à mêler interrogations sur l’Histoire et la création artistique et réflexions sur le sens de la vie et de l’amour.

Elle n’a pas choisi Venise, cela s’est présenté comme ça. Elle a quarante ans, son amant l’a quittée et, plutôt que de sombrer, elle vide son compte bancaire et réserve une chambre dans une pension du Castello.

A l’approche de Noël, la cité s’enfonce dans les brumes. Le palais accueille à demeure un vieux prince russe paralysé ainsi qu’un jeune couple italien pour la période des fêtes.

Communauté improbable où s’échangent, dans les couloirs ou lors des repas, d’abord quelques mots rares puis des propos plus essentiels.

Se dessinent, peu à peu, les destins et les amours trahis ou perdus de chacun. Le prince va révéler à la narratrice son existence chahutée, une vie d’exil depuis sa fuite de Russie, lors de la Révolution bolchevique. Elle qui s’acharne à ne plus croire en l’amour va assister, voyeuse et cynique, aux échanges passionnels du jeune couple, Valentino et Carla.

Puis, dans ses déambulations sans but, hors des sentiers touristiques trop fréquentés, elle rencontre un bouquiniste amoureux des mots, Manzoni, qui va l’initier à la Venise secrète, à la littérature ainsi qu’à la peinture des camps de Zoran Music, le grand peintre vénitien déporté à Dachau. Il fera lever en elle, à nouveau, l’attente du désir. Au fil des jours, la narratrice va ainsi oublier son propre désarroi et s’ouvrir aux autres.

Dans une Venise troublante, obscurcie par le brouillard, Seule Venise est la lente chronique de la transformation intérieure d’une femme à la recherche d’un nouveau souffle de vie. La langue sèche et sensuelle de Claudie Gallay travaille au coeur chaque personnage, tout en laissant à chacun son aura de mystère. Au-delà de ces portraits singuliers où Venise joue un rôle essentiel, ce troisième roman questionne l’enjeu de la création artistique et la force du sentiment amoureux.

Son avis :
Un roman d’atmosphère qui m’a immédiatement séduite !

Une femme abandonnée par son compagnon décide de partir seule à Venise en plein hiver.
Outre le fait que je comprenne qu’on ajoute de la mélancolie à la tristesse et qu’on y trouve du plaisir, j’ai aimé marcher avec le personnage dans les rues de cette ville grise, brumeuse mais magnifique, ses campi, ses ponts, m’asseoir au café Florian pour boire un chocolat, retrouver le palais/pension de famille où elle a trouvé refuge.

Des rencontres dans cette pension de famille en demi-teinte, toutes attachantes, lui permettent d’échapper à la solitude : un vieux prince russe qui se déplace en fauteuil roulant, passe ses journées dans sa chambre, lui confiera le regret d’un amour ancien perdu pour une minute de retard, une jeune danseuse qui devient furtivement une confidente, Luigi qui veille sur le palais et ses hôtes, cuisine et attend en vain sa fille, Noël après Noël, une librairie et son propriétaire qu’elle découvrent dans ses flâneries et dont le regard mutuel amorce timidement une possibilité de sentiments partagés tout en nuances.

La nostalgie est continuellement présente dans le récit qu’elle soit passée ou présente et se mêle avec bonheur à l’atmosphère unique de Venise.

J’ai du m’habituer au style constitué de phrases courtes suivies de mots orphelins qui vous donnent l’impression de trébucher ou d’être asthmatique mais qui ne nuisent pas au pouvoir d’évocation.

Un très bon moment de lecture !

Sa note : 4,5/5

Le début du livre 23 pages

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