On était des poissons

Couverture du livre "On était des poissons"
Le livre présenté par Monique, « On était des poissons » de Nathalie Kuperman paru le 6 janvier 2021 aux éditions Flammarion.
272 pages

Résumé :
« Demain, gare de Lyon, départ à 9h37. T’es contente ? Je ne savais pas si j’étais contente ou pas. Je trouvais que tout allait trop vite. Je ne pourrais dire au revoir à personne, ne pourrais me réjouir quelques jours auparavant à l’idée du départ.

Pourtant, j’ai répondu Oui. Parce que je sentais, peut-être pour la première fois, que ma mère n’était pas prête à écouter mes états d’âme. Papa, il est au courant ?

Laisse ton père où il est. Il verrait d’un mauvais œil que je te fasse rater les derniers jours de classe. Il me ferait la morale, et la morale, je n’aime pas ça. »

Cet été là, Agathe le passe échouée sur une plage de la Côte d’Azur au côté d’une mère dont la folle excentricité l’inquiète. Cette dernière la presse de grandir vite et la petite fille devine qu’elle a quelque chose d’urgent à lui dire. Mais quoi ? Emportée dans le sillage de cette mère-poisson, ce n’est que des années plus tard, en déroulant le souvenir à vif de ces jours pleins de bruit et de fureur, qu’elle le découvrira enfin.


Son avis :

L’auteur :
Nathalie Kuperman explore ici une relation atypique et toxique entre une mère et sa fille de 11 ans où amour et haine s’entremêlent.

Il y a certainement des accents autobiographiques dans ce roman :

Dans, un dossier consacré à l’autoportrait littéraire de Nathalie Kuperman, il est troublant de lire qu’elle évoque souvent sa mère dans les livres et qu’elle a un compte à régler avec sa mère.

Elle confie : « Ma mère ne me supportait plus. On était toutes les deux à ne plus pouvoir se supporter ».

L’histoire :
C’est aux côtés de la fillette que se place la romancière pour raconter cet été le Var au bord de la mer, où tout a dérapé entre sa mère et elle.

C’est à travers ses yeux, sa sensibilité, son incompréhension et sa peur grandissantes que l’on observe le dérèglement du comportement d’Alice, femme séductrice et imprévisible, meurtrie et vulnérable, bientôt mère agressive et blessante.

Tantôt elle adore sa fille et la dévore de baisers à l’étouffer, puis en une demi seconde devient méchante, l’isole, l’humilie et la laisse sur le bord de la route en disparaissant pour de longues heures, voire pour la nuit, sans prévenir.

La mère :
Elle est belle, vive mais abîmée par une enfance précocement malheureuse, sa mère meurt en couches, elle n’a pas de père et est élevée par une grand mère qui la considère avant tout comme une charge supplémentaire qu’elle est obligée d’assumer.

De plus, un récent divorce constitue l’abandon de trop.

Elle sombre dans ce qu’on appellerait maintenant un trouble bi- polaire

Ceci pouvant expliquer le jeu inconscient qu’elle joue avec sa petite fille.

Conclusion :
Il ne faut pas avoir un petit moral en commençant cette lecture un peu pesante.

Cependant, c’est un livre intéressant car finalement il traite du transgénérationnel, et de la psycho-généalogie.

En construisant minutieusement un arbre généalogique, on peut découvrir un certain nombre de structures héréditaires, avec des répétitions qui constituent des petites ou grandes malédictions familiales.

Sans le savoir, nous pouvons passer notre vie à revivre les rêves de nos ancêtres, les drames, les deuils non résolus.

Etre Héritiers des œuvres inachevées de nos aïeux peut nous empêcher de vivre pleinement notre vie et de créer notre destin personnel.

Face à la description d’un cas clinique de syndrome maniaco-dépressif chez une mère, avec toutes les causes de cet état à rechercher dans sa parentalité, mais aussi toutes conséquences sur son enfant, on ne peut que se demander quel avenir pour la petite fille

Deviendra-elle, ou pas, à son tour, maltraitante pour ses propres enfants.

Puisqu’il paraît que la psychose se réfléchit sur trois générations.

Sa note : 3/5

Le début du livre 23 pages

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