Le livre présenté par Jean, Rêver debout de Lydie Salvayre paru le 19 août 2021 aux éditions Seuil
208 pages
Résumé :
« Pourquoi, Monsieur, expliquez-moi pourquoi, vous moquez-vous de votre Quichotte lorsqu’il ne s’accommode pas de ce qu’on appelle, pour aller vite, la réalité ? »
Une femme d’aujourd’hui interpelle Cervantes, génial inventeur de Don Quichotte et du roman éponyme, dans une suite de quinze lettres.
Tour à tour ironique, cinglante, cocasse, tendre, elle dresse l’inventaire de ce que le célèbre écrivain espagnol a fait subir de mésaventures à son héros pourfendeur de moulins à vent.
Convoquant ainsi l’auteur de toute une époque pour mieux parler de la nôtre, l’autrice de Pas pleurer brosse le portrait de l’homme révolté par excellence, animé par le désir farouche d’agrandir une réalité étroite et inique aux dimensions de son rêve de justice.
Un livre-manifeste, autant qu’un vibrant hommage à un héros universel et à son créateur.
Son avis :
« Rêver debout » est un hommage épistolaire posthume rendu à Cervantès à propos de son « Don Quichotte de la Mancha », présenté en 15 lettres compilées dans cet ouvrage.
Lydie Salvayre y exprime son amour inconditionnel pour le valeureux chevalier des temps nouveaux, bien décidé à amender, coûte que coûte, le monde inique de son siècle.
Dans un premier temps, elle tance Cervantès pour avoir couvert de ridicule son Don Quichotte, avant de lui déclarer admiration et gratitude pour son talent littéraire et pour sa témérité à avoir écrit, sous les attraits d’une farce distrayante, un pamphlet sans concession contre le Roi et la très Sainte Église Catholique, lesquels exerçaient impunément violence et injustice.
À Don Quichotte, elle adresse un message : que sa désillusion pré-agonique d’avoir vainement entrepris ne le taraude plus dans son repos, car le monde n’a pas changé : sous des formes modernes, plus insidieuses, violence et injustice sont toujours à l’œuvre.
À nous lecteurs, l’auteure offre une étude approfondie et ludique du texte de Cervantès, rédigée dans un style élégamment ampoulé — en écho au parler raffiné du Quichotte.
Nous communiquant sa passion, elle nous séduit et nous amène irrésistiblement à vouloir lire ou relire « Don Quichotte de La Mancha ».
Sa note : Coup de cœur 5/5
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