Le voyage du canapé-lit

Couverture du " Le voyage du canapé-lit"
Le livre présenté par Nathalie M. “Le voyage du canapé-lit” Pierre Jourde, paru le 10 janvier 2019 aux éditions Gallimard

Résumé :
Mal aimée par une mère avare et dure, sa fille unique, à la mort de celle-ci, hérite d’un canapé-lit remarquablement laid.

Elle charge ses deux fils et sa belle-fille de transporter la relique depuis la banlieue parisienne jusque dans la maison familiale d’Auvergne.

Durant cette traversée de la France en camionnette, les trois convoyeurs échangent des souvenirs où d’autres objets, tout aussi dérisoires et encombrants que le canapé, occupent une place déterminante.

À travers l’histoire du canapé et de ces objets, c’est toute l’histoire de la famille qui est racontée, mais aussi celle de la relation forte et conflictuelle entre les deux frères.

Son avis :
Mon conseil de lecture pour s’octroyer un moment réjouissant est de monter dans le fourgon et de traverser la France de Créteil à l’Auvergne avec l’auteur, son frère, sa belle-soeur et cet hideux et encombrant canapé-lit sorte d’allégorie des névroses familiales dont l’avarice.

La narration est une conversation à bâtons rompus entre le narrateur narcissique et égocentrique et son frère. Complices et querelleurs depuis l’enfance, les répliques fusent sous l’oeil amusé de la belle-soeur qui ne se manifestera que plus tard mais à bon escient !

Leur mère, fille-unique de leur grand-mère sorte de Folcoche détestable et détestée, charge ses deux fils de remonter cet objet « maléfique » dans leur maison de campagne en Auvergne. Pourquoi ? Telle est la question débattue en huis-clos dans la camionnette.

Tandis que les kilomètres défilent, les souvenirs pêle-mêle surgissent, enfance, école, adolescence rebelle, les deux fils et en particulier le narrateur globe-trotter et anti-conformiste n’a pas épargné sa mère. Institutrice pieuse et respectable elle rêvait d’enfants sages et studieux, il a fait les 400 coups, inconscient du fardeau d’inquiétude et d’angoisses qu’il lui faisait porter.

Le transport du canapé-lit serait-il sa revanche ?

Ce récit endiablé, vif, incisif, caustique est ponctué pour notre plus grand plaisir d’anecdotes sur notre époque et sur la littérature en égratignant au passage quelques auteurs médiatiques, le narrateur joue avec son lecteur qui se sent vraiment embarqué dans l’aventure.

Toutefois sous son apparence légère, ce roman en partie autobiographique ouvre des perspectives de lecture plus larges que le simple divertissement, philosophiques, psychanalytiques ou sociologiques d’autres pistes interpellent le lecteur .

Sa note : 4/5

Le début du roman

Partager c'est aimer !