L’Anti-mère

Couverture du livre "L'Anti-mère"
Le livre présenté par Elisabeth, « L’anti-mère » de Marie-Est-elle Dupont paru le 21 septembre 2022 aux éditions Albin Michel.
272 pages

Résumé :
« J’ai osé lui faire l’affront d’être une fille, une rivale, d’attirer quelques minutes l’attention des hommes de la famille. Elle ne me le pardonnera jamais ».

Après un long silence, Marie-Estelle Dupont, psychologue, a décidé de témoigner et de parler au nom de toutes les femmes qui ont grandi auprès d’une mère jalouse de leur féminité.

Ce n’est pas un livre contre, mais un livre pour : pour aider les femmes à ne plus être des victimes, à survivre à la jalousie, à se libérer de la culpabilité et devenir pleinement mère pour leurs enfants, sans suivre le modèle de l’anti-mère.

Dans ce difficile parcours, la parole est essentielle. Car taire la violence, c’est l’intérioriser, la banaliser, et en transmettre les conséquences à ses enfants, voire la reproduire inconsciemment.

Son avis :
Difficile de se faire une idée objective de ce récit.

Née dans un milieu bourgeois, grand appartement dans le quartier des Ternes à Paris, quatre grands frères, un père distant et une mère névrosée faisant l’objet du récit, Marie-Estelle se présente comme une toute petite fille perdue au milieu de ce vaste territoire peu porteur de sécurité affective mais « gaie comme un pinson ».

La mère nommée Isabelle mais le plus souvent « Elle » dans le livre est qualifiée tour à tour d’hystérique, de psychopathe, de perverse et n’est décrite qu’à travers ses comportements délétères : jalouse de sa fille dès la naissance (rivale potentielle), passant son temps à la dénigrer, insultante d’une façon générale (les hommes sont tous des salauds et les femmes des connes), reine du chantage affectif (Elle menace régulièrement de se défenestrer) et obsédée par la saleté.

La petite Marie-Estelle isolée dans cette famille avec des grands frères inaccessibles et un père trop distant, voire indifférent, qui n’est pas davantage épargné par sa fille se positionne très tôt comme le sauveur de sa mère dont elle subit l’emprise.

Le but officiel de ce livre qui se veut de portée universelle à travers la dénonciation d’une mère toxique me paraît souvent une ode narcissique à elle-même : la si gentille Marie-Estelle, brillante en tout, gaie, pleine d’amour, qui voulait sauver sa jalouse et épouvantable mère. Notons que Marie-Estelle s’est bien sortie des pattes d’une mère aussi destructrice.

J’aurais aimé une analyse plus approfondie de la structure maternelle et avoir en contrepoids d’autres témoignages que le sien. Je m’interroge par ailleurs sur la sincérité de certains passages : « J’ai pensé vers quatre ans que la dépression était une focalisation sur le négatif, que c’était une erreur de pensée dans bien des cas et qu’on était toujours libre de célébrer la vie et le fait que le soleil brillait. »

L’ensemble du livre de style parlé, brouillon et répétitif, est loin d’avoir suscité mon attendrissement, m’a plutôt irritée d’autant que la personne de M. Estelle Dupont apparaît de plus en plus fréquemment dans le milieu médiatique en tant que psychologue avec des attitudes que je n’apprécie pas : petit air pincé et faussement modeste, bras croisés sur la défensive, battement de cils, ton docte et péremptoire assez habituel dans le milieu des psy., ce qui n’enlève rien bien sûr à la pertinence des propos.

Sa note : 2,5/5

Début du livre 23 pages

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