Le livre présenté par Philippe, “Écoutez nos défaites” de Laurent Gaudé paru le 17 août 2016 aux éditions Actes Sud.
288 pages
Résumé :
Assem, un agent des services de renseignements français, que l’on sent las de son rythme de vie, est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d’élite américains soupçonné de trafics et de décider de son sort. Son chemin croise celui de Mariam, une archéologue irakienne, atteinte d’un cancer, qui cherche à sauver les trésors des musées des villes prises par les terroristes de Daesh.
En parallèle de l’époque actuelle, on retrouve trois personnages de l’Histoire : le général Grant écrasant les Confédérés lors de la guerre de Sécession, Hannibal et ses armées marchant sur Rome et Haïlé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste lors de la seconde guerre italo-éthiopienne. Ces héros de l’histoire ont fait l’épreuve des batailles, de la victoire et de la défaite.
Son avis :
Ce que j’ai aimé: La brève rencontre de Assem et de Mariam et leur nuit d’amour sans lendemain sert de fil conducteur à l’histoire ; l’auteur revient régulièrement vers ces deux personnages : le déroulement de leurs missions respectives et leurs propres luttes : maladie, solitude, mission impossible. Ils sont également les acteurs de la conclusion du roman.
Le roman rebondit de ville en ville : Appomattox, Addis Abeba, Rome, Carthage, Mossoul, Tripoli… et de guerre en guerre : civile, totale et terrorisme. Sans oublier le temps qui passe « qui nous fait doucement plier » et contre qui il ne peut y avoir de victoire. Les vainqueurs d’un jour sont rattrapés, ilsdeviennent des héros fatigués et finissent également vaincus.Seuls l’art, la beauté et l’amour semblent aux yeux de l’auteurla possible solution pour ne pas capituler trop vite face au temps qui passe.
Un doux mélange de fiction et de faits historiques que l’érudit Gaudé construit comme une brillante démonstration de l’absurdité de la guerre. Les vies perdues, les corps meurtris, les terres brulées donnent aux victoires un goût très amer. Tout ça pour ça…
J’ai d’abord été surpris de la construction du roman et de ces sauts dans le temps et l’Histoire parfois déconcertants ; la jolie plume de l’auteur m’a convaincu de continuer. Une interrogation dans ces mélanges fiction/histoire, autour de la difficulté de séparer le fait historique, des libertés que s’autorise l’auteur.
Sa note : 4,5/5
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