Des diables et des saints

Résumé :
C’est une histoire d’orphelin et d’amour. Celle d’un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend.

Mais qui, et pourquoi ?

Alors qu’il a seize ans, ses parents et sa sœur disparaissent dans un accident d’avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n’y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés.

Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu’à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n’est alors que rêves de fugues.

Jean-Baptiste Andrea a un talent fabuleux pour parler de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous.

Ses héros ont l’âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève magistralement sa trilogie autour de l’enfance.

L’auteur: Jean-Baptiste Andrea est né en 1971, il est écrivain, scénariste et réalisateur.
« Des diables et des saints » est son 3ème roman après « Ma reine » paru en 2017 (très remarqué, avait obtenu le prix Envoyé par La Poste et le Prix Femina des Lycéens), « Cent millions d’années et un jour », paru en 2019. Il précède «Veiller sur elle » paru en 2023 pour lequel il a obtenu prix Goncourt.

Sa chronique :
Ce roman pose une question : pourquoi Joe, un vieux pianiste, interprète virtuose de Beethoven, qui aurait pu mener une éclatante carrière de soliste dans les plus grandes salles du monde, s’obstine à jouer dans les gares et les aéroports sur ces pianos mis à la disposition du public ?

Cet ouvrage raconte donc l’histoire de Joe, qui perd ses parents et sa sœur dans un accident d’avion en 1969, à l’âge de 16 ans après avoir vécu dans un milieu aimant et doré. Il va devoir grandir dans un orphelinat des Hautes-Pyrénées, Les Confins, où il n’est pas heureux. Il y trouvera, cependant , des camarades précieux pour affronter cette nouvelle vie.
C’est aussi un roman sur le premier amour, celui du narrateur pour Rose, jeune fille à qui il apprend le piano.

L’écrivain nous plonge donc dans les souvenirs doux-amers de Joe; la disparition brutale d’êtres aimés (ses parents et sa sœur), la maltraitance (la dureté de l’Abbé et celle du surveillant), l’amitié forte mais cabossée de quatre copains, et la découverte de l’amour.
Ce roman, inspiré par la rencontre avec un lecteur, explore l’amitié comme arme de résistance contre les adultes. ( thématique de nouveau présente dans son dernier roman « Veiller sur elle ».

Son avis :
Certes, le roman est noir, mais ne sombre pas dans le désespoir. Jean-Baptiste Andréa excelle à décrire de nombreux petits moments qui permettent aux enfants de ne pas être détruits, les amitiés qui réparent les blessures infligées. Il le fait avec sensibilité et poésie, avec tendresse, dans des phrases belles et musicales. Jean-Baptiste Andréa a su se construire un univers et un ton bien à lui entre nature et enfance.
Sa note : Coup de cœur 5/5

Début du livre 21 pages