Le livre présenté par Elisabeth, « Berlin requiem » de Xavier-Marie Bonnot paru le 2 sptmbre 2021 aux éditions Plon
368 pages
Résumé :
« La musique a des accords que les mots ne peuvent dire, ni même comprendre », mais Xavier-Marie Bonnot parvient, avec ses mots, à décrire l’une des plus sombres périodes de l’Histoire sur fond de musique et d’art, contraints et fanés par le nazisme.
Juin 1954, l’opéra royal du Danemark cherche un nouveau chef d’orchestre pour remplacer le grand Wilhelm Furtwängler, parvenu au terme de sa vie. Un jeune musicien est choisi : Rodolphe Meister, le fils d’une célèbre cantatrice. Tous trois sont nés à Berlin, se sont connus et fréquentés.
Mais, en 1933, tandis que les nazis font de Furtwängler un trésor national, le destin de Rodolphe et de sa mère va basculer. L’enfant n’a que huit ans, et comme beaucoup le nazisme le fascine… Jusqu’au jour où la Gestapo découvre à sa mère une ascendance juive.
En 1954, lorsque Rodolphe retrouve Furtwängler, mourant, leurs histoires s’entrechoquent. Des questions surgissent entre un exilé, fils d’une mère déportée à Birkenau, et le chef qui a eu les honneurs de Hitler en personne… Comment Furtwängler a-t-il pu accepter la reconnaissance d’un régime barbare ? Dans un tel contexte, est-il encore possible de placer l’art au-dessus de la morale ?
À travers ce passé douloureux, les deux hommes vont découvrir que la musique n’est peut-être pas la seule chose qui les unit..
Sa chronique :
J’ai apprécié ce livre très bien écrit qui a pour toile de fond la montée du nazisme, son apogée et sa chute avec comme personnage principal le grand chef d’orchestre Wilhelm Fürtwangler.
Cet amoureux de la musique qui place son art au-dessus de tout est confronté à un dilemme douloureux : élu par Hitler qu’il méprise, comme l’éminent représentant artistique de l’Allemagne, il renonce à certaines fonctions mais continue à assurer la direction de la Philharmonique de Berlin protégeant autant que faire se peut ses musiciens dont le tiers est juif.
Beaucoup s’exileront mais Fürtwangler ne peut se soumettre à ce choix.
Deux personnages fictifs, une célèbre cantatrice Christa Meister et son fils Rodolphe qui succédera dans le livre à Fürtwangler apportent une note sentimentale au roman avec une jolie chute.
Nous sommes plongés dans cette terrible période avec sa cruauté, ses personnages monstrueux, les Himmler, Goebbels, Göring et le pire de tous, Hitler. Ressurgissent les terribles images des camps que Christa Meister va connaître car considérée comme juive. Elle échappera aux fours crématoires en raison de sa notoriété.
L’imbrication des histoires personnelles et artistiques en fait un livre que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire ; Fürtwangler apparaît comme un personnage introverti habité par la musique et piégé par le régime nazi. Soupçonné d’intelligence avec le régime nazi, il sera lavé de tout soupçon en 1946.
Sa note : 4,5/5
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