Chroniques du Cap-Ferret

Couverture du livre "Chroniques du Cap-Ferret"
Le livre présenté par Chantal, “Chroniques du Cap-Ferret” de Jeanne Faivre d’Arcier paru le 19 mars 2022 aux éditions Geste.
256 pages

Résumé :
Aidé de ses invités, Christian avait préparé le panier de pique- nique, les cartes marines et fourré le tout à l’arrière de la Méhari. Je l’avais regardé s’agiter, planquée derrière mon ordinateur, l’oeil noir : nous avions frôlé la noyade la première fois que nous avions embarqué sur son hors-bord flambant neuf, personne, même pour un empire, ne m’obligerait à boire la tasse une seconde fois !

Alors que j’attendais, tremblante, le coup de fil fatal qui m’annoncerait que mon capitaine avait chaviré dans les passes d’Arcachon, il avait réintégré le bercail, la tête basse, flanqué de nos amis dépités : il avait choisi l’heure du départ en consultant un horaire des marées de l’année précédente, la mer s’était retirée quand il avait débarqué sur le rivage pour mettre son Zodiac à l’eau.

L’achat d’un bateau se trouvait en troisième position sur la liste des courses que nous avions établie avant de nous installer au Cap Ferret. Liste des courses qui s’est métamorphosée en course d’obstacles au moment de passer à l’acte.

Apprivoiser les sortilèges de la vie insulaire est un long apprentissage émaillé d’épisodes bouffons. Certains sont relatés dans ce livre que je vous suggère de déguster sur une terrasse à l’ombre, un verre de rosé à la main.

Son avis :
L’autodérision bat pavillon.
Ah Jeanne, en recevant ce livre, je ne pensais pas vibrer entre fous rires et larmes.

Dès le préambule, la prose imagée provoque en moi un immense rire, même si la situation ne s’y prête pas.

L’auteur nous raconte ses aventures de parisienne s’installant sur la presqu’île.
Mais aussi et surtout, elle fait une magnifique déclaration d’amour à son homme « Christian ». Et ce sentiment sous-tend l’ensemble de ces chroniques.

« J’ai fait le pied de grue sur le rivage tandis qu’il s’élançait vers le Nouktiff sur son cercueil flottant. « S’élancer » n’est pas le terme approprié : il se bagarrait avec les rames qui refusaient de lui obéir. Elles tournoyaient en l’air, effleurant l’eau, projetaient des gerbes dans la barque, remontaient, raclaient les flancs de l’annexe qui gigotait au milieu des flots. »

A la lire, on suppose que Jeanne a été plus vite connue pour ses frasques que pour sa prose, qui pourrait oublier cette femme et ses chiens, qui s’agite pour sauver son homme des flots.

Elle trouve des arguments imparables quand elle a besoin de secours.

Dans ces chroniques, tout y passe, la maison, le jardinage, le voisinage, les diners de cons, et le travail d’écriture.

Vous serez plié par le rire, lorsqu’elle raconte comment elle croque dans ses romans, des portraits très inspirés de personnes qu’elle côtoie. Et les mésaventures qui s’ensuivent.
Elle ne vous cache rien de ses états d’âme qui en certaines circonstances peuvent prendre des airs de montagnes russes.

C’est un long apprentissage, et « apprendre sur le tas » est une expression qui habille Jeanne en haute couture.

Sur le travail d’écriture, la leçon a été retenue :

« Je veille à ce que le lecteur ne puisse identifier ceux qui m’ont servi à camper les protagonistes de l’histoire. Ave le zèle d’un voleur de bagnole, je maquille, je ripoline, je lime les numéros de série, je change les plaques d’immatriculation, je modifie les lieux, et les patronymes, bref, je m’applique à désosser le réel et le reconstruire de A à Z. »
L’auteur est mutine, drôle et émouvante, j’ai passé volontairement sous silence les épisodes qui vous racontent sa passion pour les chiens.

Sa plume est trempée dans l’encrier de l’autodérision, et elle n’a pas été corrodée par l’air salin.

En conclusion, elle a une façon personnelle, que je partage, d’avoir recours…
« Je n’ai pas besoin de psychiatre, je me soigne toute seule en discutant le bout de gras avec mon chien ou avec ceux que je croise au hasard de mes promenades. »

A la fin de du livre, vous trouverez de savoureuses recettes.

Un grand merci Jeanne et aux éditions La Geste.

©Chantal Lafon


Le Blog de Chantal

Sa note : Coup de cœur 5/5

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