Passion simple

Couverture du livre "Passion Simple"
Le livre présenté par Christine, Passion simple d’Annie Ernaux aux éditions Gallimard

Sa chronique :
« Simple Passion » aurait été un titre plus approprié pour l’historiette de cette bourgeoise parisienne qui se plaît dans les rencontres faciles puisqu’allongées la plupart du temps, avec un homme étranger (pays de l’Est) encore jeune, beau, ambitieux et mystérieux, (difficile en somme à aimer pour elle qui est quinqua… je plaisante…)

Toutes ces viriles qualités font que cette femme (qui visiblement a beaucoup de temps vacant, malgré son travail et ses relations) focalise tout ce que la vie a d’excitant et de… passionnant sur son sex-friend.

Étant cérébrale, ou plutôt intello (car elle ne parle que d’elle dans son livre, jamais vraiment de lui, et ne cherche pas s’il y a une réelle alchimie entre eux) elle reconnaît, en cours de texte, qu’elle tient plus aux rêveries attachées à son amant qu’à leurs rencontres, toujours banalisées par le réel tangible, endolories par le fait qu’elles sont fugaces, et par quelques suspicions qu’elle nourrit envers son jeune premier…

Or, la vraie passion est un éblouissement complet du corps, de l’esprit et de l’âme, qui sublime tout, pas qui réduit.
« Il a touché mon âme bien avant que je sache à quoi ressemblaient ses mains. » a écrit Nikki Rowe.

Ici, notre dame a tout faux: son chamboulement ne découle que de ses moments sexuels. Jamais n’apparaît la totalité, la réciprocité de ce qu’est la passion: pour cause, il n’y en a pas: l’amant est marié… mais surtout sans enfant… il aurait donc pu tout quitter pour notre « héroïne »… ben non… « Passion non réciproque » eût été un meilleur titre, ou « Passion egotique », et aurait rendu l’histoire plus intéressante.

Car là en fait ce livre est perturbant : on a vraiment l’impression que la passion, ça n’est qu’acheter des robes pour un seul rendez-vous, lire l’horoscope pour se rassurer, rythmer sa vie culturelle (lecture, cinéma, musée…) aux pensées de l’amant, etc… c’est superficiel tout ça, et en plus, toutes les femmes le font ou l’ont fait !!

La passion serait donc un état banal? Non, Annie Ernaux écrit d’ailleurs en cours de texte et en conclusion qu’une grande passion est rare, est un luxe, et ouf! là elle a raison.

Notre auteur s’est en fait parée des plumes du paon, elle a confondu fièvre sensuelle avec Passion, c’est bien la peine d’être intelligente!

Car à force de s’obnubiler et d’illusionner ses 5 à 7 dans ses oscillations solitaires attente/désir; quand le beau garçon retourne dans son pays, donc la quitte, là elle se prend un vrai chagrin comme un moustique un pare brise: un vrai deuil avec toutes les étapes… (qui rend le livre moins creux), mais un chagrin comme un malentendu avec elle même encore, car lorsque plus d’un an plus tard, il la rappelle lors d’un passage éclair à Paris, elle est bouleversée, il lui plaît en lui plaisant moins… c’est n’importe quoi, mais enfin constate-t-elle l’inexistence de cette relation…

Je cite:«tout cela commence à m’être aussi étranger que s’il s’agissait d’une autre femme ne change rien à ceci…j’ai mesuré le temps autrement, de tout mon corps… à son insu, il m’a reliée davantage au monde.

Sa note : 2/5

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