Lettres à Marthe depuis la Grande Maison

Couverture du livre "Lettres à Marthe depuis la Grande Maison"

Le livre présenté par Cat, « Lettres à Marthe depuis la Grande Maison » de Margaux Gilquin-Delestrée, à Le Livre en Papier.

Résumé :
Après avoir écrit Le Dernier Salaire et Apprendre à Danser sous la Pluie, j’ai eu du mal à me séparer du personnage de Tante Marthe.

Chaque jour je lui écrivais une lettre que je publiais sur Facebook et les lectrices et lecteurs, qui aiment beaucoup Tante Marthe, attendaient la prochaine lettre avec impatience. Les jours passant, ces mêmes lectrices et lecteurs ont fini par me décider à consigner les lettres dans un recueil. Je n’ai pas pu toutes les mettre mais j’ai tenté d’y mettre les principales.

Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux précédents ouvrages pour les lire, mais je vais vous en faire un court résumé afin que vous compreniez mieux la teneur de ces lettres.

Après un licenciement éprouvant et la menace de perdre son logement, Laure quitte la région parisienne pour devenir la dame de compagnie de Tante Marthe à Monteton dans le Lot et Garonne.

Laure connaît bien Tante Marthe et le village car ses grands-parents y possédaient une maison et que c’est là qu’elle y passait ses étés avec Charles son père et Yvonne, sa seconde épouse. Elle va y retrouver ses amis : Manou, Maxime, Romain et Maryse, Nadine, Bernard, pour son plus grand bonheur.

C’est une nouvelle vie qui s’offre à Laure. Elle partage le quotidien de La Grande Maison avec Tante Marthe et fait la connaissance du ténébreux François qui travaille et vit sur la propriété de la vieille dame. On apprendra plus tard qu’il n’est autre que son neveu.

Pour Laure et François c’est la rencontre de deux âmes mélancoliques qui finiront par s’aimer sous le regard heureux de Tante Marthe. Celle-ci par son accueil, sa présence et son écoute va leur redonner goût à la vie.

Tante Marthe, devenue veuve très jeune, a une fille Mathilde mais celle-ci ne souhaite pas reprendre l’exploitation. Tante Marthe espère donc secrètement que le couple, formé par Laure et François, poursuivra l’exploitation de la propriété après son départ qu’elle sait imminent, tout comme celui de Victor l’ami de toujours qui travaillait sur la propriété et qui enseigne les rudiments à François.

Laure renoue avec les joies simples de la vie et se tourne vers les récits de vie tout en s’occupant de Tante Marthe jusqu’au décès de celle-ci.

Comme prévu, Laure et François resteront sur la propriété car Mathilde, la fille de Tante Marthe, vit au Sénégal où François fait un aller et retour annuel pour évoquer les affaires de la propriété car Mathilde n’y revient quasiment jamais. Lors d’un voyage, François se voit confier Pierre un petit garçon dont la maman est hospitalisée.

Durant un an, Pierre partagera la vie de Laure et François avant de repartir au Sénégal. L’enfant, par sa présence, les aidera à surmonter le chagrin du départ successif de Tante Marthe et de Victor.

J’ai écrit ces lettres simplement. Tout simplement. Très simplement. Comme on écrit à quelqu’un que l’on aime. Avec le cœur. Parce-que les lettres peuvent aussi s’adresser aux absents pour leur dire à quel point on les aime et qu’ils nous manquent.

Je vous souhaite de lire ces lettres avec délicatesse, confortablement assis dans un fauteuil, devant un bon feu de cheminée en buvant un thé aux arômes subtils comme Tante Marthe aimait à le faire.

Son avis :
Qu’elles sont jolies les lettres à Marthe ! Douces , intelligentes ou drôles… La bienveillance en filigrane et actuellement vous avouerez cela fait un bien fou !

Parsemées également de ses recettes originales qui certainement intéresseront plus d’une.

Tout cela soutenu par la délicate écriture de Margeaux Gilquin-Delestrée.

À lire assurément !

Sa note : 5/5

Extraits :

Chère Marthe,

J’ai tardé à vous écrire ce soir, comme chaque dimanche soir, mais la journée a été bien remplie et partout où je suis allée on m’a parlé de vous. À Bourdelles d’abord. Il y avait le premier vide-greniers de la saison et puis aussi une jolie exposition de photos anciennes.

Avec François, nous nous sommes penchés sur chaque photo pour y voir, enfin pour tenter d’y reconnaître, des amis à vous. J’ai noté les noms, je vous les dirai dimanche prochain parce que là je suis un peu fatiguée.

Ensuite, nous sommes allés à Duras où il y avait un monde fou. C’était le marché aux fleurs. L’an passé nous l’avions fait, vous et moi…Je me souviens de vous trottant accrochée à mon bras, à l’aide de votre canne. Vous m’aviez fait remarquer les parfums des fleurs qui s’attardent dans l’air avant de s’évanouir.

Je me souviens de vous, Marthe, et de vos beaux yeux émerveillés et gourmands devant les fleurs. Au moment où je vous écris, il y a Johnny Mathis qui chante. François a monté le son en souriant doucement. Il était votre chanteur américain préféré. C’est amusant de penser que je vous écris et qu’il s’invite au même moment…Peut-être n’êtes-vous pas loin Marthe ? Un peu de votre parfum traînait dans la maison lorsque j’ai ouvert la porte d’entrée.

Je voudrais vous raconter des milliers de choses, Marthe. « Comme quoi ? » me demanderiez-vous, malicieuse. Eh bien vous parler de Claudine par exemple qui a ouvert une boutique à Duras. Du 9 juin aussi, pour vous dire que c’est là que nous clôturons les dédicaces de mon livre. D’un salon de thé qui vient d’ouvrir, de tellement de choses…tenez par exemple du Château…

Et puis tout le monde me parle de vous et mon chagrin continue de battre dans mon cœur gros comme une pierre qui n’en finit pas de rouler.

La Grande Maison,
Le 5 Avril

P.-S. : Les grenouilles chez la voisine font un raffut du diable.

Chère Marthe,

Votre fille, Mathilde est venue passer quelques jours à la Grande Maison. Nous avons, à l’occasion, ouvert toutes les pièces de l’étage. Y compris celle de votre chambre. Elle ne l’avait pas été depuis votre départ.

Rien n’a bougé. Forcément, dirait notre ours de François en haussant les épaules : « Pourquoi voudrais-tu que quelque chose bouge puisque personne n’entre ici désormais ? ». François est idiot parfois. Il ne comprend pas que je vous rassure, que je vous parle et que je me rassure moi-même. Alors, je vous le dis, rien n’a bougé. Ni sur la cheminée, ni sur votre coiffeuse. Votre parfum s’y trouve toujours. J’ai débouché le flacon et je vous ai vue en disposer quelques gouttes sur votre poignet comme vous aimiez à le faire.

Votre ours en peluche, celui que vous avez sauvé de l’exode, est sagement sur votre chaise à côté de votre coussin. La rose que j’ai cueillie le jour de votre départ et que vous aviez humée est là aussi, Marthe. Tout est là.

Dans le jardin, les ancolies ne veulent pas pointer le bout de leur nez mais cela ne saurait tarder je pense. Il y a les tulipes, les jonquilles, et un iris s’est offert à nous hier.

Un bel iris mauve pâle comme vos yeux pouvaient l’être. Parfois.

J’ai beaucoup de choses à vous raconter, à vous demander aussi. Alors pour une année encore nous allons ouvrir la maison et finir ensemble d’en faire le tour.

Vous me manquez Marthe.

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