Cher Monsieur Germain

Résumé :
19 novembre 1957 Cher Monsieur Germain, J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur.

On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous.

Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (…)

Je vous embrasse, de toutes mes forces. Albert Camus Alors qu’il vient de recevoir le prix Nobel de littérature, Albert Camus écrit à son ancien instituteur à Alger, celui sans qui « rien de tout cela ne serait arrivé », toute sa reconnaissance. L’ensemble de la correspondance entre les deux hommes et un extrait du Premier homme où apparaît le personnage de l’instituteur M. Bernard sont ici réunis.

Une édition en forme d’hommage à ce lien magnifique de gratitude et de tendresse.

Son avis :
Dans cet ouvrage, nous découvrons la correspondance entre un instituteur et son ancien élève devenu l’écrivain que nous connaissons aujourd’hui.

Cette correspondance émouvante met en exergue d’une part la gratitude, la considération d’un élève reconnaissant devenu écrivain reconnu et d’autre part, l’affection, la fierté d’un instituteur qui, par son dévouement, son autorité bienveillance a fait d’un enfant pauvre un prix Nobel de la littérature.

Les échanges commencent en 1945 alors que Camus vit à Paris avec sa femme, ils viennent d’avoir des jumeaux. Le passage le plus émouvant concerne la lettre de Camus à son maître d’école, une lettre restée célèbre juste après la remise du prix Nobel en 1957. C’est d’ailleurs à son maître que l’écrivain dédiera son discours à Stockholm lors de la cérémonie (lire le 4ᵉ de couverture).

J’ai été très sensible aux vraies valeurs retrouvées telles que le respect, la reconnaissance ainsi que l’écriture impeccable des correspondants.

Un extrait de son ouvrage « le premier homme » termine l’ouvrage traitant de la relation entre M. Germain et A. Camus. Un vrai bonheur.

Sa note : Coup de cœur 5/5

Extrait :
19 novembre 1957

Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. (…)

Je vous embrasse, de toutes mes forces.

Albert Camus