Le livre présenté par Philippe, “Madame Bovary” de Gustave Flaubert paru en 1857 aux éditions Michel Lévy frères, réédité en 2001 aux éditions Gallimard.
446 pages
Madame Bovary. Mœurs de province, couramment abrégé en Madame Bovary, est un roman de Gustave Flaubert paru en 1857 chez Michel Lévy frères, après une préparution en 1856 dans la Revue de Paris. Il s’agit d’une œuvre majeure de la littérature française.
L’histoire est celle de l’épouse d’un médecin de province, Emma Bovary, qui lie des relations adultères et vit au-dessus de ses moyens, essayant ainsi d’éviter l’ennui, la banalité et la médiocrité de la vie provinciale.
À sa parution, le roman fut attaqué par le procureur de Paris du Second Empire pour immoralité et obscénité.
Le procès de Flaubert, commencé en janvier 1857, fit connaître l’histoire en France.
Après l’acquittement de l’auteur le 7 février 1857, le roman fut édité en deux volumes le 15 avril 1857 chez Michel Lévy frères.
La première édition de 6 750 exemplaires fut un succès instantané : elle fut vendue en deux mois. Il est considéré comme l’un des premiers exemples d’un roman réaliste.
Résumé :
On a déjà tout écrit et tout dit de ce roman et de Flaubert. Probablement, un des auteurs les plus étudié de la littérature française.
Je retiendrai donc juste l’analyse psychologique intéressante du « cas » Emma Bovary et la peinture réaliste, ironique et corrosive des mœurs de la bourgeoisie paysanne du 19ème siècle.
Emma éprise de rêves romanesques, insatisfaits par ses mauvais choix, de son mariage à ses amants, sans oublier la naissance de sa fille ; Emma est une mauvaise mère. Elle est incapable de transposer sa passion rêvée, en passion vécue. Elle en mourra.
Son avis :
La prose de Flaubert est à la fois musicale et ensorceleuse. Parfois même cinématographique, dans certains passages du livre on peut facilement imaginer le plan et les dialogues d’une scène de film.
Sa narration regorge de détails mais lorsque Balzac s’en tient au réalisme, on connait les dimensions de la pièce, les matériaux, les couleurs, etc ; Flaubert lui, nous emporte au-delà des murs, il nous fait rêver.
Lui-même disait : « N’importe, bien ou mal, c’est une délicieuse chose que d’écrire, que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd’hui par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d’automne, sous des feuilles jaunes, et j’étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu’ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s’entrefermer leurs paupières noyées d’amour. » (23 décembre 1853).
Extrait :
« Elle songeait quelquefois que c’étaient là pourtant les plus beaux jours de sa vie, la lune de miel, comme on disait. Pour en goûter la douceur, il eût fallu, sans doute, s’en aller vers ces pays à noms sonores où les lendemains de mariage ont de plussuaves paresses ! Dans les chaises de poste, sous des stores de soie bleue, on monte au pas des routes escarpées, écoutant la chanson du postillon, qui se répète dans la montagne avec les clochettes des chèvres et le bruit sourd de la cascade. Quand le soleil se couche, on respire au bord des golfes le parfum des citronniers ; puis, le soir, sur la terrasse des villas, seuls et les doigts confondus, on regarde les étoiles en faisant des projets. Il lui semblait que certains lieux sur la terre devaient produire du bonheur, comme une plante particulière au sol et qui pousse mal tout autre part. Que ne pouvait-elle s’accouder sur le balcon dans des chalets suisses ou enfermer sa tristesse dans un cottage écossais, avec un mari vêtu d’un habit de velours noir à longues basques, et qui porte des bottes molles, un chapeau pointu et des manchettes ! »
Sa note : Coup de cœur 5/5
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